BALZAC, Honoré De. La peau de chagrin, GF-Flammarion, Paris, 1971, p.108.
Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple.
" Elle [la délinquance] a par contre tout à voir avec la généralisation du salariat désocialisé et l'instauration d'un régime politique qui permettra de l'imposer. Régime que l'on peut qualifier de "libéral-paternaliste" puisqu'il est libéral et permissif en haut, à l'égard des entreprises et des classes privilégiées, et paternaliste et autoritariste en bas, envers ceux qui se trouvent pris en tenailles par la restructuration de l'emploi et le reflux des protections sociales ou leur reconversion en instrument de surveillance et de discipline."
- Loïc Wacquant, chercheur au Centre de sociologie européenne et professeur de sociologie et d'anthropologie à la New School for Social Research et à l'Université de Californie-Berkeley, dans Punir les pauvres. Le Nouveau gouvernement de l'insécurité sociale, page 29.
L'auteur norvégien Knut Hamsun, récipiendaire d'un Prix Nobel, a écrit Pan en 1913.
"Pendant la guerre de libération de notre patrie [la Guerre de Corée], nos oncles de l'armée populaire ont détruit une meute de chacals bâtards impérialistes yankees et confisqué 224 123 grenades et 265 137 autres types d'explosifs. Quelle est la quantité totale d'explosifs et de grenades ainsi obtenues?"
- Problème d'arithmétique d'un manuel d'école primaire nord-coréen, cité par Thomas J. Belke dans Juche, A Christian study of North Korean's State religion, in Au pays du grand mensonge. Voyage en Corée du Nord, Philippe Grangereau, p. 203.
"Un état totalitaire vraiment "efficient" serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude. La leur faire aimer- telle est la tâche assignée dans les États totalitaires d'aujourd'hui, aux ministères de la propagande, aux rédacteurs en chef des journaux et aux maîtres d'école."
de toutes ses composantes le village rassemblerait alors à ceci :
- 57 Asiatiques - 21 Européens - 14 Américains - 8 Africains
- 52 femmes - 48 hommes
- 70 personnes de couleur - 30 Blancs
- 70 non-chrétiens - 30 chrétiens
- 89 hétéros - 11 homos
- 06 personnes posséderaient 59% de la richesse mondiale totale
- 06 personnes auraient la nationalité américaine
- 80 seraient sans-abri
- 70 seraient analphabètes
- 50 seraient dépendantes de quelqu'un d'autre
- 01 serait à la mort
- 02 naîtraient
- 01 serait diplômée
Si l'on regarde le monde de cette manière, il est clair que compréhension,
tolérance et études deviennent nécessaires.
Si, ce matin, vous vous êtes réveillé sans être malade, alors vous êtes plus
heureux qu'un million de personnes qui vont mourir dans les prochains jours.
Si vous n'avez jamais souffert de la querre, de la solitude ou de la faim,
alors vous êtes beaucoup plus heureux que 500 millions de personnes dans le
monde.
Si vous pouvez aller à votre lieu de culte, sans vous sentir obligé, sans
être arrêté ou être tué, alors vous êtes beaucoup plus heureux que 3
milliards de personnes dans le monde.
S'il y a de la nourriture dans votre frigo, que vous êtes vêtu et que vous
avez un toit, alors vous êtes plus riche que 75% de la population mondiale.
Si vous avez un compte bancaire, un peu d'argent en poche ou un peu de
monnaie dans une petite boîte, alors vous faites partie des 8% des personnes
les plus riches au monde.
Si vous savez lire ces quelques lignes, alors vous êtes béni, car vous ne
faites pas partie des 2 milliards de personnes qui ne savent pas lire.
[auteur inconnu]
Bonne réflexion!
Extrait de L'Hiver de force, Éditions Gallimard, 1973,p. 151
"On sent qu'on va se sentir mieux quand on sentira bon. Frotte-moi fort, que ça parte en lambeaux, comme une mue. La peau de mon dos dort; frotte, frotte-la-moi bien fort. Cours chercher les ciseaux puis coupe mes cheveux. Ras! Comme un soldat qui a de l'estomac puis qui se dégonfle pas! Donne ton sein, agnus dei pour planter mes poignards, pour éclater mes obus, pour que ma bouche pourrie morde et loge son venin, pour emmitoufler mon cri, l'endormir, le faire rêver. Mange mon nez, mange mes pieds, vorace-moi toute; que tes dents crèvent les ampoules qui soulèvent ma peau, que tu lèches les gousses éclatées de tout ce mal. L'extrémité des caresses, c'est la mort; arrêtons-nous en pleine rage, au coeur du geste. Mourir, il ne faut pas être bien intelligent pour se donner la peine de faire ça, car c'est sans conséquences. Le propre de ta mort, c'est de ne rien te faire."
"Je m'assis en face d'un couple. Entre l'homme et la femme, l'enfant tant bien que mal avait fait son creux et il dormait. Il se retourna dasn le sommeil et son visage m'apparut sous la veilleuse. Ah! quel adorable visage. Il était né de ce souple-là une sorte de fruit doré. Il était né de ces lourdes hardes cette réussite de cherme et de grâce! Je me penchai sur ce front lisse, sur cette douce moue des lèvres, et je me dis:``Voici un visage de musicien, voici Mozart enfant, voici une belle promesse de la vie!`` Les petites princes de légende n'étaient point différents de lui. Protégé, entouré, cultivé, que ne saurait-il devenir? Quand il naît par mutation dans les jardins une rose nouvelles, voilà tous les jardiniers qui s'émeuvent. On isole la rose, on cultive la rose, on la favorise... Mais il n'est point de jardinier pour les hommes. Mozart enfant, sera marqué comme les autres par la machine à embouti. Mozart fera ses plus hautes joies de musique pourrie dasn la puanteur des cafés-concerts. Mozart est condamné...
Je regagnais mon wagon. Je me disais: ``Ces gens ne souffrent guère de leur sort. Et ce n'est point la charité ici qui me tourmente. Il ne s'agit point de s'attendrir sur une plaie éternelle rouverte. Ceux qui la portent ne la sentent même pas. C'est quelque chose comme l'espèce humaine, et non l'individu, qui est blessé ici, qui est lésé. Je ne crois guère à la pitié. Ce qui me tourmente cette nuit, c'est le point de vue du jardinier. Ce qui me tourmente, ce n'est point cette misère dans laquelle après tout on s'installe aussi bien que dans la paresse. Des générations d'Orientaux vivent dans la crasse et s'y plaisent. Ce qui me tourmente, les soupes populaires ne le guérissent point. Ce qui me tourmente, ce ne sont ni ces cruex, ni ces bosses, ni cette laideur. C'est, un peu dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné."
SAINT-ÉXUPÉRY, Antoine. Un sens à la vie, Éditions Gallimard, Paris, 1956, pp. 46-47.
``la vie n'a pas de sens a priori
Avant que vous ne la viviez, la vie, elle, n'est rien, mais c'est à vous de lui donner un sens, et la valeur n'est pas autre chose que ce sens que vous choisisez.``
``Nous voulons la liberté pour la liberté et à travers chaque circonstance particulière. Et en voulant la liberté, nous découvrons qu'elle dépend entièrement de la liberté des autres, et que la liberté des autres dépend de la nôtre.``
``L'homme se fait; il n'est pas tout fait d'abord, il se fait en choisissant sa morale, et la pression de circonstances est telle qu'il ne peut pas ne pas en choisir une. Nous ne définissons l'homme que par rapport à un engagement.``
``Je construis l'universel en me choisissant; je le construis en comprenant le projet de tout autre homme, de quelque époque qu'il soit. Cet absolu du choix ne supprime pas la relativité de chaque époque. Ce que l'existentialisme a à coeur de montrer, c'est la liaison du caractère absolu de l'engagement libre, par lequel chaque homme se réalise en réalisant un type d'humanité, engagement toujours compréhensible à n'importe quelle époque et par n'importe qui``
Extraits tirés de L'existentialisme est un humanisme, de Jean-Paul Sartre